Objet usuel Fulbe Afrik

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lundi 10 avril 2017

Unité spirituelle de l’Afrique noire : la cosmologie peule



Les Peuls ou Pulaar/Fulani/Foulbé sont un peuple d’Afrique de l’ouest, qu’on retrouve du Tchad au Sénégal. Leur origine égyptienne a été largement étudiée, ils descendent même probablement d’anciennes dynasties pharaoniques. Vous retrouverez tous les éléments de démonstrations dans « L’Unité Culturelle de l’Afrique Noire » de Cheikh Anta Diop, page 116 à 118. 

Leur métissage qui a fait temps couler d’encre résulte probablement de la rencontre entre Egyptiens authentiques et Asiatiques venus s’installer dans le delta du Nil à partir des conquêtes du moyen empire. Les Peuls sont malgré cela restés linguistiquement et culturellement d’authentiques Kamites (Noirs). 

La cosmogonie peule, comme toutes les cosmogonies négro-africaines présente de nombreuses similitudes avec celles du bassin culturel originel, à savoir la cosmogonie d’Iounou (Héliopolis) en Egypte. A partir des textes d’Amadou Hampaté Ba dans « Contes initiatiques Peuls », nous avons fait un comparatif entre les deux ainsi qu’avec d’autres cosmogonies d’Afrique noire. 

Pour les Peuls, avant la création du monde, avant le commencement de toute chose, il n’y avait rien, sinon un être. Cet être était un vide sans nom et sans limite, mais c’était un vide vivant, couvant potentiellement en lui la somme de toutes les existences possibles. 

Le temps infini, intemporel, était la demeure de cet Etre-Un. Pour les Egyptiens, de tout temps il y avait les eaux primordiales appelées Noun, détentrices de potentiel de vie à l’état chaotique. Le Noun est appelé Uthlanga par les Zulu d’Afrique du Sud, et est le nom d’un fleuve chez les Bamoun du Cameroun. 

D’après les Peuls, cet Etre-Un se dota de deux yeux. Il les ferma: la nuit fut engendrée. Il les rouvrit: il en naquit le jour. La nuit s’incarna dansimage Lewrou, la Lune. Le jour s’incarna dans Nâ’ngué, le Soleil. Le Soleil épousa la Lune. Ils procréèrent Doumounna, le temps temporel divin. Doumounna demanda au temps infini par quel nom il devait l’invoquer. Celui-ci répondit: « Appelle-moi Guéno, l’Eternel. » Guéno voulut être connu. Il voulut avoir un interlocuteur. Alors il créa un oeuf merveilleux, comportant neuf divisions, et y introduisit les 9 états fondamentaux de l’existence. Quand cet oeuf cosmique vint à éclore, il donna naissance à vingt êtres fabuleux qui constituaient la totalité de l’univers visible et invisible, la totalité des forces existantes et de toutes les connaissances possibles.

Dans la cosmogonie d’Iounou, Dieu dit « Ink pa kheper.f debnen imsouhet.f » qui veut dire « j’étais devenir sous sa forme de tourbillon en forme d’œuf » [1]. La spirale ou forme d’œuf (debnen) est donc aussi présente à Iounou. Elle constitue le décors caractéristique des maisons Ashanti au Ghana. Imana/Amon (Dieu) a créé 8 dieux primordiaux à sa suite. Avec eux, il forme Pesedjet, c’est-à-dire l’énnéade, les 9 dieux primordiaux égyptiens à rapporter aux 9 états fondamentaux chez les Peuls. Pour les Fangs d’Afrique centrale, Eyo (Dieu) créa également un œuf appelé Aki Ngoss, qui renfermait tous les éléments de la création.

Pour les Peuls, aucune de ces vingt premières créatures fabuleuses ne se révéla apte à devenir l’interlocuteur que Guéno avait désiré pour Lui-même. Alors, il préleva une parcelle sur chacune des vingt créatures existantes. Il les mélangea, puis, soufflant dans ce mélange une étincelle de son propre souffle igné, il créa un nouvel Etre: Neddo, l’Homme.


Neddo, l’Homme primordial, reçut en héritage une parcelle de la puissance créatrice divine, le don de l’Esprit et la Parole. Guéno enseigna à Neddo, son interlocuteur, les lois d’après lesquelles tous les éléments du cosmos furent formés et continuent d’exister. Il l’instaura Gardien et Gérant de son univers et le chargea de veiller au maintien de l’harmonie universelle. Neddo est à la fois l’homme et la femme car il contient en lui le masculin (le ciel) et le féminin (la terre).

Dans la cosmogonie d’Iounou Dieu, Wasiré/Ousiré (Osiris) représente le bien de Dieu, il est l’ancêtre divin des hommes, descendant des 5 dieux qui l’ont précédé. Il est le fils de Geb (la terre) qui est masculin et d’Anouté (le ciel) qui est féminin. Il est avec sa femme Aïssata (Isis) chargé de conduire l’humanité vers la justice, l’ordre et l’harmonie de Dieu. Wasiré est Oun Nefer, c’est-à-dire l’être éternellement bon. Neddo semble donc être Osiris lui-même. Pour les Oromo d’Ethiopie tout comme pour les Peuls, Le ciel et la terre forment un couple, le ciel étant mâle et la terre femelle. 


Sources : africanhistory-histoireafricaine.com

Le chapeau des Peuls


Les Peuls sont un peuple africain qu'on peut rencontrer dans plusieurs pays d'Afrique de l'ouest. Parmi les nombreuses parures qui caractérisent les Peuls, on peut apercevoir chez les populations nomades un chapeau conique en paille qu'on ne trouve pas ailleurs. 

POÉSIE PASTORALE : LA VACHE, LE BERGER PEUL, ET LA VIE

Samba le berger peul. Crédit : MLK
La vache est sacrée chez les peuls. Une sacralité au cœur de leurs chants poétiques, comme l'explique Samba Diallo, berger peul du Trarza, originaire du Macina.

Une rencontre fortuite au détour d'une visite du troupeau familial. Samba Diallo, originaire du Macina, est l'un de ses bergers peuls. Une approche presque cérémonieuse de la vache qu'il s'apprête à traire. Un murmure chantant qui se précise, et plus audible au fur et à mesure qu'il s'approche de la vache. Puis le veau qu'on approche des mamelles pour tranquilliser la mère, les pattes arrières qu'on sangle pour l'immobiliser. Et la traite commence. Le chant entêtant continue :
.Au nom d'Allah Le Miséricordieux
Allah Le Clément
Si Allah le veut, si le Prophète le veut,
Moi je ne veux la crème de personne,
Mais que personne aussi ne veuille de ma crème,
Je ne prends la crème de personne,
Mais que personne aussi ne prenne ma crème

Près d'un litre de lait plus tard, la calebasse de Samba est à demi-pleine. Le sourire toujours aux lèvres, il se relève avec une souplesse héritée de cet exercice régulier de la traite, et se dirige vers la prochaine vache, aussi cérémonieusement qu'en allant vers la première. "La vie sociale, alimentaire, financière, culturelle de notre communauté dépend et tourne autour de nos troupeaux de vaches. Sans un troupeau digne de ce nom, tu n'es pas un homme accompli" explique fermement Samba Diallo. De ce fait, "tu ne peux pas traire, ou t'approcher d'une vache comme d'un mouton que tu vas égorger! Non. Tu dois montrer de l'affection et du respect" estime le berger.

Une forme de rite et de révérence, que feu Abdoul Sy-Savané décrivait bien dans son essai La poésie pastorale peule au Fouta-Djallon paru en 1987 aux éditions Harmattan :

«La vie pastorale des Peuls comporte un ensemble de pratiques magiques qui s'exprime à travers des rites, un mode de vie liés à leurs activités pastorales. Leur vision du monde, leur conception de la vie, leur passion pour l'élevage des bœufs se manifestent à travers des poèmes dits pastoraux parlés et agis.


L'éleveur peul, qui croit profondément en la vertu des mots, en la force et l'efficacité de la parole, pense pouvoir maîtriser et domestiquer les forces occultes par des symboles, des rites et des formules magiques».

Dès lors la protection des bœufs est au cœur des incantations, et de l'imaginaire peul :
«Pour le pasteur peul, les génies et les esprits maléfiques cherchent à nuire à ses bœufs ; il faut donc conjurer leur action en faisant recours constamment à des incantations magiques. Ce faisant, il pense les protéger en cas de maladie. La composition des poèmes pastoraux obéit à une thématique qui montre que tout est centré sur la vache, objet d'adoration, raison de vivre du peul.» continue Abdoul Sy-Savané.
Le poème le plus symbolique et connu du monde pastoral peul pour la protection de la vache, est le suivant, déclamé de la Guinée, au Mali en passant la Mauritanie :
Jebbelin! Jabbalin! Kisatun! Kasatun!

Mes boeufs font le tour et le détour de la termitière
L'hyène aussi fait le tour et le détour de la termitière
Elle avala une racine et cracha une pierre
Une autre hyène effraya mes boeufs
Le Prophète leur vint au secours
Mes boeufs portent des « pantalons en pierre »
Et des boubous en fer
Alors que les griffes de l'hyène sont très fragiles.
Mes boeufs sont sous la protection d'Allah
Troupeau de boeufs, grand troupeau de boeufs
L'aveugle est devant
Le paralytique est derrière
Moi, Alpha Oumarou, je suis capable de bien
Je confie mes boeufs à Allah et à son Prophète.
Que Dieu et son Prophète protège mes boeufs
Car c'est lui le Tout-Puissant.
 Mamoudou Lamine Kane

Les femmes peuls parmi les plus belles au monde



Les peuls, majoritairement musulmans, sont un peuple connu pour ses ancêtres nomades. Leur dispersion a travers l’Afrique a favorisé leur métissage. Ils sont dorénavant implantés dans différents pays tels que le Mali, le Niger, la Guinée, le Cameroun et d’autres. Ils sont cependant majoritairement présents au Nigéria. On dit des femmes peuls qu’elles sont les plus belles au monde.

Les peuls, qui seraient plus de dix millions au Nigéria, sont dispersés dans tout l’ouest de l’Afrique. Aussi appelés Fulani (en anglais), certains d’entre eux descendent des Haoussas, dont ont dit qu’ils sont originaires du Sahara, et dont la langue est la plus parlée en Afrique, avec 25 millions de personnes (bien avant le français, l’anglais et l’arabe).

Le peuple peul, qui dénombrerait jusqu’à 25 millions de personnes en Afrique, jouit d’un métissage particulier dû aux inter-mariages avec arabes et touaregs. Ils sont d’ailleurs à l’origine de l’expansion de l’islam en Afrique de l’ouest.

Bien que cela tende à changer, les peuls originels sont connus pour avoir des cheveux lisses et longs, comme si ils avaient été défrisés. Ce peuple accorde également une grande importance à la beauté.
Outre la bravoure, la beauté est un des aspects sur lesquels le peuple peul ne lésine pas. Pour les femmes, la beauté est considérée comme partie intégrante de leur culture. Elle est ainsi montrée au travers des tatouages qu’elles mettent sur tout leur corps. Une de leurs particularités est leurs lèvres, qu’elles tatouent souvent au henné

Si les femmes nigérianes d’aujourd’hui sont loin d’être ce qu’étaient les femmes peuls d’hier, il n’est pas rare de les entendre dire qu’elles sont les plus belles au monde. Pour certaines d’entre elles, c’est vrai. Le fait qu’il y ai de nombreux peuls là-bas a induit une beauté africaine unique. Les plus magnifiques d’entre elles ont le cou long, le nez fin, certaines ont la peau claire, d’autres ont conservé des cheveux souples. Elles sont aussi connues pour être grandes, élancées et avoir une élégance naturelle.

Florence Bayala
Source: http://afriquefemme.com